À la découverte de la Sittelle kabyle : un oiseau secret perché entre ciel et cèdres
Dans les hautes montagnes de Kabylie, entre les branches épaisses des cèdres centenaires, vit un oiseau aussi rare que discret : la Sittelle kabyle. Peu connue du grand public, elle est pourtant un véritable trésor de la biodiversité nord-africaine, et l’un des oiseaux les plus menacés de Méditerranée.
Une espèce unique au monde
Découverte en 1975 par le naturaliste français Jean-Paul Ledant, la Sittelle kabyle (Sitta ledanti) est une espèce endémique d’Algérie, ce qui signifie qu’on ne la trouve nulle part ailleurs sur Terre. Elle appartient à la famille des sittidés, comme sa cousine européenne la Sittelle torchepot, mais elle s’en distingue par sa calotte noire bien marquée, sa poitrine rousse et son chant plus discret.
Son habitat : les forêts anciennes de Kabylie
La Sittelle kabyle est aujourd’hui limitée à deux massifs montagneux :
* La forêt de cèdres du Djebel Babor, dans la wilaya de Sétif,
* Et le massif de Tamentout, dans la région de Béjaïa.
Ces forêts humides de haute altitude sont riches en vieux arbres et en mousses, un environnement idéal pour nicher et se nourrir d’insectes, d’araignées, et parfois de graines.
Une espèce en danger critique
Malheureusement, la Sittelle kabyle est classée "En danger critique d’extinction" par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Les principales menaces sont :
* La déforestation illégale,
* Les incendies récurrents aggravés par le changement climatique,
* Et la fragmentation de son habitat, qui isole les populations et réduit leur chance de survie.
Les scientifiques estiment qu’il resterait moins de 1000 individus à l’état sauvage. Sa survie dépend donc directement de la protection de ses derniers refuges forestiers.
Des actions de conservation en cours
Des projets sont menés localement et internationalement pour protéger la Sittelle kabyle :
* Le parc national de Djebel Babor est reconnu comme zone clé pour la biodiversité.
* Des programmes de reboisement sont en cours pour restaurer les corridors forestiers.
* Et la sensibilisation des populations locales est essentielle, car la protection de cette espèce passe aussi par la connaissance et l’attachement des humains à leur patrimoine naturel.